Li So
Memento-Paradis Perdus
J’étais le cerf de Schomburgk (Cervus schomburgki).
J’étais le huia dimorphe (Heteralocha acutirostris).
J’étais la caille maori (Coturnix novaezelandiae).
J’étais le thylacine, ou loup de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus).
J’étais le dronte de Maurice, ou dodo (Raphus cucullatus).
J’étais l’hippotrague bleu (Hippotragus leucophaeus).
J’étais le couagga (Equus quagga quagga).
J’étais la grande tortue de Rodrigues (Cylindraspis vosmaeri).
J’étais l‘onychogale à croissant (Onychogalea lunata).
J’étais le pigeon migrateur (Ectopistes migratorius).
J’étais le rat pilori de Sainte-Lucie (Megalomys luciae).
J’étais le kangourou-rat à museau large (Potorous platyops).
J’étais le grand pingouin (Pinguinus impennis).
J’étais…
Disparition définitive. Absence irréversible.
Comment appréhender ce manque irrévocable, cette extinction finalement incompréhensible ? Un abîme de questions se dresse, mêlant interactions et complexité, microcosme et macrocosme, impuissance et pouvoir d’action…
Alors, simplement, se laisser envahir, écouter… ressentir pour peut-être appréhender progressivement, se transformer dans cet espace où les limites entre passé et présent sont floutées, comme pour condenser voire annihiler le rapport au temps. Illusion de la vie pour tenter une rencontre avec ces disparus embaumés, et mieux intégrer dans sa réalité leur perte irrémédiable.
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